L’idée de préserver et d’entretenir le fragile et précieux « patrimoine vitrail » remonte probablement aux origines mêmes de ce patrimoine. Ainsi dès le XIIème siècle l’Abbé Suger institue – t’il à l’abbaye de Saint-Denis un office de verrier chargé de veiller en permanence sur les vitraux et de les réparer selon besoin. Au XXIème siècle, la conscience de la fragilité et de la préciosité de ces immenses puzzles de verre est plus que jamais d’actualité : en effet, au fil du temps, le vieillissement naturel des matériaux exposés aux agressions atmosphériques entraîne des altérations des verres, des plombs, et des peintures. L’intervention humaine, en cas de restaurations, d’accidents, ou de modification volontaire du décor dans l’édifice, marque également siècle après siècle son empreinte dans les compositions : on change des pièces de verre, on déplace des panneaux, on recompose, on patine. Ainsi, les vitraux nous parviennent aujourd’hui dans un état modifié par rapport à leur état original. Effacés ou au contraire opacifiés, perturbés par les restaurations successives, parfois déformés ou brisés sous les pressions physiques imposées par leur rôle de clôture, ils deviennent difficilement compréhensibles quand ils ne sont pas directement menacés de destruction.
Créé en 1992, l’atelier, dirigé par Isabelle Baudoin, diplômée d’état, est spécialisé dans le domaine de la conservation et de la restauration. Il intervient pour les institutions publiques afin de restaurer les vitraux conservés dans les monuments ou les musées, mais aussi pour réaliser des études destinées à évaluer l’état de conservation des œuvres et à préparer des programmes de restauration adaptés aux besoins de chacune. Antiquaires, collectionneurs, propriétaires privés ou simples amoureux du vitrail font également confiance à l’atelier pour la préservation et la mise en valeur de leurs biens.
Travailler sur des œuvres le plus souvent monumentales ne peut se faire « en solo ». Aussi depuis 1992 de nombreuses collaborations ont-elles permis la réalisation de projets très divers. L’assistance du Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques compte parmi les plus précieuses car certains problèmes aigus de conservation nécessitent la mise en œuvre d’investigations scientifiques et une recherche commune sur les protocoles de traitement.
Enfin, intervenante dans plusieurs formations supérieures dont le Master de Conservation-Restauration des Biens Culturels de l’Université de Paris I, I. Baudoin accueille régulièrement des stagiaires et participe par le biais de manifestations ou de publications à la diffusion des connaissances relatives aux travaux des conservateurs-restaurateurs. Si le « patrimoine vitrail » est souvent méconnu du grand public, les métiers des professionnels qui oeuvrent pour son étude et sa sauvegarde en France le sont encore davantage. La création de ce site est un moyen de lever un peu le voile. Merci à tous ceux qui directement ou indirectement participent à sa vitalité…